Rappel du contexte
Arrivés au 14ème jour du confinement national nous avons souhaité faire le point sur la progression de la pandémie en France avec un focus particulier sur le Bretagne. Pourquoi au 14ème jour ? Parce que c’est la durée maximum d’incubation du SARS-CoV-21, une souche de virus de la famille des coronavirus à l’origine de la maladie Covid-192. Autrement dit si vous avez respecté les consignes de gestes et comportements barrière et que vous n’avez aucun symptômes liés à cette maladie il y a toutes les chances pour que vous n’ayez pas été infecté ou que vous soyez immunisé après l’avoir été sans avoir développé de symptômes 3.
Nous vous invitons à découvrir, si ce n’est pas déjà fait, cet excellent article de la revue « Heïdi »4. qui fait le point sur les symptômes du Covid-19 chez l’adulte et l’enfant, des plus bénins aux plus préoccupants.
Les principaux chiffres au 14ème jour
Faisons le point maintenant sur la progression de la pandémie.
A ce jour on dénombre :
- 44 550 cas en France (en progression de 10,89%)
- 3 024 décès au total en France (en progression de 16,04%)
Le suivi de la progression du nombre de cas par région n’est plus possible depuis le 26 mars, date à laquelle il a été décidé d’arrêter le suivi du nombre de cas. Cette indication ne reflétait pas la réalité du nombre de personnes contaminées (estimé de 5 à 10 fois supérieur au nombre de cas officiel), mais seulement au nombre de personnes testées. C’est une des raisons pour lesquelles il n’est pas possible de comparer les létalités liée au Covid-19 en France ou en Allemagne. Nos voisins testent en effet un grand nombre de personnes, dont une large part d’individus porteurs d’une charge virale faible. Il est donc logique que le taux des décès sur le panel des allemands testés soit plus élevés qu’en France, où sont testées en majorité des personnes pour lesquelles les équipe médicale chargées du premier diagnostic ont déterminé une forte probabilité d’infection.
Les derniers chiffres auxquels nous avons eu accès depuis le site de l’Agence Nationale de la Santé Publique nous avaient permis d’établir le classement suivant. Il met en évidence la prédominance des régions Grand Est, Corse et Île-de-France ainsi que Bourgogne-France-Compté dans le taux de contamination. Ces 4 régions dépassent toutes 5 cas pour dix milles habitants à la date du 25 mars 2020. Bien évidemment ce tableau a évolué depuis mais il donne une assez bonne indication sur la place occupée par chaque région dans la progression de la pandémie.
Covid-19 – Classement des régions de France par taux de contamination de la population
Évolution du taux de progression des cas détectés et du taux de décès par cas déclarés en Bretagne (3 340 379 habitants)
Ces deux courbes affichent des taux, il s’agit de chiffres qui illustrent la progression. Il sont calculés à partir des chiffres de la veille. On constate une diminution de la progression du nombre de cas mais un taux de décès relativement constant parmi ceux-ci, autour de 5%. Ce taux, supérieur à celui constaté dans d’autres pays, ne peut être comparé en l’état. Interrogés à
Bretagne -Évolution du nombre des décès et du nombre de cas
Évolution du nombre de cas par département
Voici pour quelle raison le graphe indiqué plus haut, exprimé en taux, est important. Le graphe ci-dessous, exprimé en valeurs brutes, ne montre pas la tendance qui, rappelons-le, est en diminution.
1er département touché et 1er cluster le Morbihan est aussi à ce jour celui des quatre départements bretons qui rassemble le plus de cas déclarés.
Bretagne – Évolution du nombre de cas par département
Évolution du nombre de décès par jour et progression du total de décès
Décompte macabre s’il en est il n’en reste pas moins que ce graphe permet aussi de rassurer. Avec une moyenne de 2,26 décès par jour, un total de 43 décès depuis le début de l’arrivée du virus SARS-CoV-2 en France et en Bretagne, et bien que le Morbihan ait été un des premiers clusters, en France, la région Bretagne reste relativement préservée. Preuve s’il en fallait de toute l’utilité du confinement.
Et maintenant ?
Les hôpitaux bretons ne sont, à ce jour, ni saturés ni en surcharge, le virus est encore là pour de nombreux mois. De toute évidence il faut maintenir nos efforts. Tout relâchement ne ferait qu’aggraver une situation qui reste très fragile.
Tenir est le clef pour permettre aux personnes malades et dont l’état de santé est critique d’avoir accès aux soins adaptés. A défaut, si nous baissons la garde, les conséquences seront lourdes pour un grand nombre de personnes.
Et demain ?
Le gouvernement a annoncé un confinement jusqu’au 15 avril 2020. Le conseil scientifique avait annoncé quant à lui, dès le début de la pandémie, la nécessité d’un confinement de six semaines. Selon toute vraisemblance nous devrons encore rester chez nous pendant tout le mois d’avril.
Ce temps est nécessaire pour faire diminuer la progression de la pandémie, organiser le déconfinement, ou encore avancer dans la recherche de traitement approprié.
Si cet épisode singulier que traverse l’humanité réveille ou confirme ici et là des envies de changement profond de société il parait à ce jour encore bien hasardeux d’avancer la moindre hypothèse. L’être humain avance avec ses failles sans en avoir vraiment conscience, le SARS-CoV-2 en est une totale et presque inattendue illustration.
En tous cas, ce qui est certain, c’est que les bises-tonton et bises-tata viennent de prendre une sacré paire de claques…
Vous vous demandez ce qu’est la ville de Rennes en période de confinement ? Je suis allé prendre des photos en milieu d’après-midi. En dehors de trois groupes de jeunes gens le peu de personnes présentes en ville respectaient toutes les consignes de confinement. Beaucoup de rues sont totalement vides et sans le moindre bruit. Un petit air d’après-confinement ?
Références