Voilà, c’est fait. La French tech Rennes St-Malo et Rennes Atalante viennent tout juste de fusionner.
« L’association est morte, vive l’association ! » s’est exclamée Estelle Bago, vice présidente de la French Tech Rennes St-Malo.
Les travaux ont été menés tambour battant par les membres du Groupe Projet, et on ne peut que féliciter l’ensemble des équipes pour avoir bouclé en tout juste une année un chantier d’importance.
Laurent Bertaux, le président de la FTRSM, le petit nom de feu French Tech Rennes St-Malo, a indiqué en introduction de l’Assemblée Générale Extraordinaire de son association que la fusion s’inscrivait dans le sens de l’histoire. Des propos confirmés par Gaëlle Andro, présidente de la technopole Rennes Atalante, lors de l’Assemblée Générale Extraordinaire de feu Rennes Atalante.
Mon nom est Poool, Le Poool…
Le Poool est né, un nom qui a été gardé secret jusqu’à la fin. Disons le tout net, quand il a été dévoilé nous n’avons pas senti dans la salle de réel engouement ni même le moindre élan d’enthousiasme. Stanislas Hintzy, le directeur de la FTRSM, qui devient directeur général du Poool, s’en est un peu ému et a pris quelques minutes pour expliquer le sens.
Poool vient de l’anglicisme Pool, mot employé pour désigner un ensemble cohérent qui oeuvre ensemble, un mot qui proviendrait lui-même du mot argot français poule (1665) qui évoque cette fois la quantité d’argent ou de jetons qui résulte de la mise de chacun des joueurs (selon le « Alain Rey », dictionnaire étymologique de la langue française).
Le mot prend d’un coup d’un seul plus de sens, on pourrait même dire qu’il colle bien à ce qu’est l’association rennaise et malouine dont un des objets est de prendre le pari de réussites collectives des projets qu’elle accompagne. De la même façon que l’innovation n’est plus seulement technologique, puisqu’elle laisse une large place à l’innovation par les usages (ce qui témoigne d’une certaine maturité des technologies puisqu’elles sont de plus en plus mises au service des humains) la réussite des entreprises n’est plus seulement économique, elle est de plus en plus évaluée à l’aune de ses réussites sociétales, sociales, environnementales, des valeurs portées par nombre des projets qui naissent sur le territoire.
Le 3ème o de Le Poool ? Une histoire de disponibilité de nom de domaine, comme on peut le voir sur le service de Whois d’Icodia, une société d’hébergement rennaise membre de la French Tech dont nous avons déjà parlé ici.
Et justement, puisque les actifs de l’une et de l’autre des précédentes associations sont mises au pot commun le programme d’accompagnement des dirigeants d’entreprises portés par Rennes Atalante verra le jour au sein du Poool, dont les locaux sont situés à la Mabilais1, site actuel de la FTRSM. Une belle initiative tant on connait l’isolement dont peuvent être victime les dirigeants d’entreprise et les difficultés que certains peuvent rencontrer dans les périodes de
Selon Stanislas Hintzy Le Poool devra s’affirmer désormais à Londres, Madrid, et donc à l’international, afin de faire connaitre l’écosystème, faciliter l’installation de filiales d’entreprises du numérique dans le bassin rennais. Il ajoute que « l’on peut être pour ou contre l’installation d’un atelier numérique de Google à Rennes, mais il est clair que c’est un signe encourageant pour les projets sur lesquels nous nous investissons.«
35 300 emplois, 4 200 entreprises, 273 startups
Rappelons ici que l’écosystème numérique de l’Ille et Vilaine c’est 35 300 emplois, 4 200 entreprises, 273 startups, la 3ème place nationale pour la densité numérique d’emplois, la plus forte croissance de l’emploi numérique en 20162… Quelques chiffres parmi d’autres qui confirment l’attractivité du territoire.
C’est on ne peut plus vrai. Si l’on prend en compte la modification de la géographie permise par la LGV (Paris à 1h30 de Rennes), la cité internationale de la recherche, le Centre des Congrès, le succès de plusieurs entreprises du bassin rennais (on peut citer par exemple Klaxoon, Wi6labs, Smartviser, Synergyz, Cailabs…) il est évident que les bassins rennais et malouin représentent des opportunités très fortes pour le numérique.
La fusion de la French Tech Rennes St-Malo et de Rennes Atalante est ainsi une suite logique d’un chemin emprunté depuis quelques années : celui de la convergence. Les savoir-faire bretons se réunissent et conjuguent leurs talents. Gaëlle Andro le réaffirme : « Le territoire est porteur, c’est une chance formidable pour la Bretagne et les créateurs d’entreprises dans le numérique. La fusion apporte une meilleure visibilité, plus de cohérence, un portage plus facilement identifiable, une meilleure lecture de l’écosystème numérique brétilien, des rayonnements pour les autres départements bretons. »
« Comment la SNCF rétrécit à grande vitesse la France… à grands frais », in « Challenges », 2/07/2017
Jérôme Tré Hardy, Président de la nouvelle association, a pris la parole pour la première fois devant l’assemblée ainsi réunie des adhérents des deux précédents associations. Il a affirmé que le cockpit (le nom du directoire du Poool) serait présent pour soutenir l’équipe des salariés conduite par Stanislas Hintzy.
Il a ensuite été interviewé dans les jardins de la Faculté de Sciences Economiques où se tenait cette grande journée pour l’économie bretonne :
Un peu d’histoire autour de quelques moments clefs :
1984 le District de Rennes, ancienne forme de Rennes Métropole, créé la technopole Rennes Atalante. Elle se donne pour mission d’appuyer la création et le développement d’entreprises innovante ainsi que d’animer un réseau d’acteurs de l’innovation technologique.
En 2000 c’est éclatement de la bulle spéculative internet, elle met fin à une frénésie délirante qui avait commencé à la fin des années 1990. Les marchés s’effondrent et la confiance pour les projets informatiques est sérieusement mise à mal, quelques années seront nécessaires pour la regagner auprès d’investisseurs dont certains ont perdu beaucoup d’argent.
En 2006, quelques mois avant la sortie du premier Iphone une première cantine numérique est crée à Paris dans le 2ème arrondissement par l’association Silicon Sentier.
2010 : la Cantine Numérique rennaise est née, elle est hébergée au rez de chaussée du centre culturel des champs libres. C’est un espace informel d’échange et de réseautage membre du réseau des Cantines Numériques.
En 2013, sous l’impulsion du gouvernement Jean-Marc Ayrault 2, convaincu qu’il faut favoriser la création de Startups en france pour générer de la valeur économique et sociétale et être présent sur la scène inernationale, l’initiative de French Tech est créé, label qu’obtient alors la Cantine Numérique.
En 2014 Digital St-Malo se créé, l’association malouine se donne pour mission de participer, favoriser et accélérer le développement de l’économique et de la culture numérique dans la région. L’association dispose rapidement d’un espace de co-working et plusieurs projets numériques voient le jour. Si St-Malo est bien plus petite que Rennes, la ville dispose d’une renommée mondiale bien supérieure mais peine à attirer les talents.
En 2017 la French Tech de Rennes et Digital St-Malo fusionnent et deviennent la French Tech Rennes St-Malo, ou FTRSM
En juin Le Pool nait de la fusion de Rennes Atalante et de la French Tech Rennes St-Malo